SUR LA PELOUSE / LE CADAVRE DANS L'OEIL
Résumé :
Trop de sang ne doit pas te chagriner les méningesNous les avons bien cramés tu devrais t'éclater de joieÇa leur apprendra à tous qu'on ne crache pas sur nos galons et piquer un roupillon tranquille ça leur apprendra à tous crois-moiPlus personne n'amusera avec nousQuand t'as la grenaille t'es roiMarcher sous tes semelles tout le monde doitSommes rois toi et moiNeuf mois c'est pas cadeau.Neuf mois à me porter dans son ventre claustrée dans sa cellule c'était pas cadeau.J'imagine déjà toutes les souffrances qu'elle a endurées enfermée de jour comme de nuit.Je l'imagine déjà.Ma mère.Quelle merde ça devait être de porter un enfant en prison.Le ventre gonflé je l'imagine qui se couchait à même le sol contre le ciment.Ma mère.Et.Après neuf mois neuf mois crèche niché dans son ventre je fus éjecté dare-dare.Sur la pelouseLa rue rumine, les gens manifestent, la Brigadière et le Commandant Fout la trouille sont là pour les calmer. Ils ne sont pas toujours d'accord, surtout quand le Commandant donne de sa kalache dans le vagin des femmes, ce qui rend la Brigadière plutôt triste... Mais il leur suffit d'un peu de plaisir, le temps d'une danse par exemple, pour repartir mouiller le gazon du sang des bouzilleurs de tranquilité.Une langue originale, riche, rythmée et musicale. Une écriture jubilatoire pour dire un monde qui l'est beaucoup moins.Le cadavre dans l'oeilDani, dont la femme est sur le point de lui donner un premier enfant, se souvient...Alors que Sékou Touré règne en tyran sur la Guinée, il voit le jour au Camp Boiro, de sinistre réputation. Avec sa mère, qui n'a jamais su pourquoi elle se trouvait là, il vivra les sept premières années de sa vie enfermé entre quatre murs sans comprendre... Pourtant, il s'apitoie bien davantage sur le sort de sa mère que sur le sien.