HUYSMANS ET L EVANGILE DU REEL
Résumé :
Huysmans demande à la littérature de ne pas nous voiler la face, de nous montrer la réalité dans sa vérité la plus crue. Longtemps il croit qu'il n'y a rien à espérer, que la vie n'a pas d'autre sens que celui d'être une farce sinistre, où seul le pire arrive. Puis vient un moment où une lumière se dessine, dans le brouillard cafardeux. Moment singulier qui échappe, pour une large part, à celui qui le vit. Huysmans se convertit. Le réel fut son évangile, au goût âcre, fascinant. La foi qu'il embrasse ne perd jamais de vue la misère de l'incarnation. Elle se vit à l'épreuve du présent, ne travestit pas le réel, fait la chasse à tout ce qui entrave le salut : la laideur d'un art catholique exténué de pudibonderie, la niaiserie des bigots, l'angélisme sous toutes ses formes. De l'écrivain naturaliste, proche de Zola, à l'oblat de Ligugé, de l'esthète prétendument décadent d' À rebours au mystique amoureux de liturgie, de symbolique médiévale et de plain-chant, il n'y a jamais eu qu'un Huysmans, un homme animé par la passion du vrai, qui voit surgir l'inespéré des horizons grisâtres de la ville moderne. -- Huysmans didn't want literature to veil her face - but to show us reality in its rawest truth. For a long time he believed the situation was hopeless, that life was nothing more than a grim farce in which only the worst could be expected. Then came the moment when he perceived a light in the gloomy mist. A unique moment