Résumé :

Quand on veut offrir un beau souvenir de vacances aux enfants qui en sont privés, c'est à la mer qu'on les emmène, ainsi font chaque année, par exemple, le « secours catholique » et le « secours populaire ». Et c'est une journée magique, pleine d'enchantement, de sensations nouvelles, tellement différentes du quotidien. La mer est une expérience et une mémoire du corps, où le délice s'éprouve aussi bien dans la douceur de l'eau ou du sable qui la borde, que dans le gros temps qui sidère ou nourrit l'envie de s'y risquer et d'affronter le danger.Comme expérience totale où vie et mort se conjuguent et s'affrontent, la mer est aussi le haut-lieu d'une expérience symbolique et spirituelle dont la richesse est sans fin. La tradition spirituelle, et les mystiques en particulier, s'en sont souvent servis pour exprimer les mouvements et sentiments auxquels le désir et la recherche constante de Dieu les conduisaientMais surtout, c'est un des paradigmes que le Peuple de Dieu, dans la Bible, utilise pour faire mémoire et raconter l'amour et la bonté, le salut et l'Alliance de Dieu avec lui. Jésus-Christ et les évangiles s'inscrivent dans ce paradigmeC'est de mer de Galilée que Jésus appelle ses premiers disciples, les invitant à « aller au large » (Lc 5,1-11). C'est sur cette mer qu'il « calme les éléments » et manifeste sa puissance sur la création, invitant Pierre à y marcher à sa suite. C'est là sa responsabilité à l'égard du monde, et c'est en même temps toute sa liberté que lui donne le Christ, car la route n'est pas tracée d'avance. Ce discernement permanent d'une liberté qui accomplit sa responsabilité au milieu des hommes à toute époque est très justement figuré par l'image de la barque de l'Eglise ballottée au milieu des flots. Rechercher les vents de l'esprit est source d'espérance et de délice spirituel, mais suppose de combattre les vents contraires et d'identifier et affronter avec foi les dangers possibles.