FAIRE COMMUNAUTE A DISTANCE DU COMMUNAUTARISME
Résumé :
Plus qu'à tout autre moment de l'histoire récente, le « faire communauté » apparaît à la fois comme une exigence de cohésion, d'unité et de solidarité, et, dans le même temps, une forme d'oppression de l'individu dans une exclusion de la différence. Sur le plan national ou sociétal, très souvent, l'appel à « faire communauté » reflète une fragilisation du bien commun qui assure un vivre-ensemble nécessaire à l'heure de la fragmentation des sociétés. La dimension culturelle ou encore religieuse rajoute une complexité supplémentaire. Ici, le « faire communauté » est synonyme de cloisonnement communautaire, marqué par un enfermement sur soi. Le contexte dans lequel se trouvent les sociétés modernes, notamment occidentales, accentue cette impression. Une plus grande pluralité culturelle et religieuse apparaît de plus en plus décrite comme un recul de l'unité nationale neutre et homogène.D'où une série de paradoxes : d'un côté, le monde actuel célèbre la diversité comme une marque d'une forme moderne de vivre dans son temps, et de l'autre, une peur de la différence émerge comme un barrage à être ensemble